Québec : Un projet de loi sur la laïcité qui crée la polémique
Bernard Drainville, le ministre de l'éducation québécois prévoit d'élargir la laïcité dans les écoles de la province. Loin de faire l'unanimité, son projet de loi sur la laïcité fait couler beaucoup d'encre. D'une part, les

Bernard Drainville, le ministre de l’éducation québécois prévoit d’élargir la laïcité dans les écoles de la province. Loin de faire l’unanimité, son projet de loi sur la laïcité fait couler beaucoup d’encre. D’une part, les partisans de cette loi proposent qu’elle s’étende aux écoles privées et religieuses. D’autre part, les opposants à l’instar de la Ligue des droits et libertés réclament son retrait.
Que prévoit concrètement le projet de loi sur la laïcité ?
Le projet de loi sur la laïcité résulte de l’observation de plusieurs manquements à la laïcité observés dans plusieurs écoles québécoises, dont Bedford à Montréal. Selon le ministre Drainville, « ce projet de loi 94 vise à s’assurer que les écoles restent des lieux d’apprentissage sains, sécuritaires et laïques pour nos élèves». La loi 21 ou « Loi sur la laïcité de l’État », adoptée en 2019 interdisait déjà le « port ostentatoire de signes religieux » au personnel scolaire. Drainville souhaite élargir cette interdiction et l’obligation pour les élèves d’avoir le visage découvert.
Dans le même ordre d’idée, le projet de loi 94 envisage de supprimer la prière et autres pratiques religieuses dans les écoles. Par ailleurs, il projette de bannir des programmes scolaires tout accommodement dû à des raisons religieuses. Le projet de loi prévoit aussi d’encadrer les absences pour motifs religieux. Les demandes de nourriture kasher ou halal se verront interdire.
Pour s’assurer que les établissements respectent ces règles, il est prévu que les membres des conseils d’établissement se soumettent à un code éthique. L’objectif est de garantir que leur conduite soit exemplaire et dépourvue de considérations religieuses. De plus, le projet de loi envisage la création de comités chargés de veiller à la qualité des services éducatifs des centres de services scolaires. Pour de nombreux opposants, le projet de loi 94 pourrait brimer les libertés individuelles. Mais pour le ministre Drainville, ce projet est difficile, mais nécessaire.
«Je suis conscient que ce projet de loi va déranger, mais honnêtement, on ne peut pas rester les bras croisés. Il est inconcevable qu’on ne fasse rien. (…) Nos écoles doivent être laïques»
Il faut noter qu’une clause de droits acquis est prévue pour tous les personnels de services scolaires déjà en fonction. Bien que de nombreuses personnes dont des anciens députés, la Centrale des Syndicats du Québec, la Ligue des droits et libertés ne soient pas favorables à ce projet de loi, le nombre de personnes et personnalités y adhérant augmentent.